Faces + Places: Lyndsay Strange

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Lyndsay Strange était destinée à une carrière d'entraîneuse de ski. Ayant grandi sur les pentes de West Mountain, dans le nord de l'État de New York, où sa mère travaillait comme monitrice de ski, elle a commencé à participer à des courses dès son plus jeune âge et entraînait ses pairs avant même d'avoir terminé ses études.

 

Déménager dans l’ouest lui a permis d’expérimenter de plus grandes montagnes et d’accomplir de plus grands exploits, tout en excercant son métier au Colorado, puis au Utah. Elle a continué sur sa lancée en entraînant Sarah Schleper, ancienne athlète de l'équipe américaine de ski devenue athlète de l'équipe du Mexique, aux Jeux olympiques d'hiver de 2018 et de 2022.

 

Son expérience approfondie, sa capacité à communiquer avec les jeunes coureurs et sa vision basée sur le plaisir avant tout l'ont amenée à cofonder Party Beach Ski Camps, où Lyndsay continue d'entraîner, de faire du freeride et de partager la joie du ski avec la future génération.

Quel a été le point culminant de ton hiver jusqu'à présent ?

Le point culminant de mon hiver a été l'exécution du premier camp international proposé par Party Beach Ski Camps. Nous nous sommes rendus à Murren, en Suisse, avec 11 adultes («grands enfants») et trois entraîneurs pour skier pendant une semaine, manger du fromage et admirer les paysages. C'était vraiment magique. Nous avons bénéficié d'une des seules tempêtes que l'Europe ait connues de tout l'hiver à la fin du mois de janvier. Nous avons skié sur les pistes damées, hors-piste, à travers les pâturages et les vieilles granges, et dans la ville sans voiture, jusqu'à notre hôtel. 

 

 

 

Où te sens-tu à la maison ?

Salt Lake City a été ma maison au cours des dix dernières années et j'ai adoré avoir l'impression de pouvoir «tout avoir». C'est-à-dire de pouvoir me rendre dans les montagnes, choisir n'importe quel domaine skiable ou point d'accès au backcountry puis redescendre en ville et aller chez Sephora ou Trader Joes sur un coup de tête. La commodité et l'accès à la montagne sont inégalables. J'ai récemment déménagé dans la région de Columbia River Gorge, du côté de Washington, et j'habite maintenant au Mont Hood. Cela fait plus de dix ans que je me rends à cette montagne chaque été pour skier et diriger mon camp de ski freeride, Party Beach, et maintenant je suis ici tout au long de l'année.... qu’est-ce qu’on ne ferait pas par amour. 

 

Parle-nous de Party Beach. Comment ça marche ?

Party Beach Ski Camps a été un véritable plaisir à créer et à développer au fil des ans. Le camp est né de la volonté de créer un espace auquel nous voulions aller. «Nous», c'est moi et mon partenaire commercial, Marcus Caston, ainsi que les autres consultants en ski que nous recrutons. L'idée est venue d'un lieu de créativité et de liberté, deux concepts qui ne viennent pas toujours à l'esprit lorsqu'il s'agit de compétition alpine. Le ski de compétition est assez tranché et sec, et ce camp est né d'une sorte de rébellion contre cette culture du ski, tout en utilisant les principes fondamentaux du sport pour aller bien au-delà des portes rouges et bleues. Les débuts ont été plutôt lents, la communauté de skieurs de haut niveau n’a pas vraiment compris le concept, mais le camp s'est rapidement développé au cours des dernières années, à mesure que nous touchions le domaine du freeride et les athlètes juniors de l'IFSA. Nous aimons transmettre notre expérience du ski de compétition aux freeriders de fat ski et donner la liberté d'expression aux skieurs de compétition conventionnels dans le but de créer quelque chose d'incroyablement spécial que nos campeurs garderont avec eux pour le reste de leur vie.

 

Ta bio Instagram contient une citation qui dit «PDG de la meilleure expérience de ski jamais vécue». Qu'est-ce que ça veut dire ?

C'est une citation de l'un de mes campeurs Party Beach les plus dévoués qui nous a rejoints à l'âge d'environ 45 ans et qui, depuis, a amené ses enfants et lui-même à nos camps. Il a skié en groupe pendant des années avec des amis, pour des conférences professionnelles et différents voyages, et c'est cette citation qu'il m'a dite. J'en ai été honorée. C'est un peu une blague, mais j'y crois aussi un peu. C'est une fierté pour moi. J'ai récemment écrit dans une autre bio que ma personnalité est une combinaison d'humilité et de confiance qui me permet d'entrer en relation avec les gens et de les désarmer tout en les poussant à améliorer leur niveau de ski. Cela s'applique également à mes relations interpersonnelles. Je suis aimable, mais j'ai une forte volonté et cela affecte généralement les gens de manière positive. Je pense que cela explique pourquoi je suis la «PDG de la meilleure expérience de ski jamais vécue».

Parle-nous de tes premiers souvenirs de ski sur la côte est. 

Ma mère et mon frère ont été mes entraîneurs lorsque j'ai gravi les échelons du ski de compétition sur ma montagne natale, West Mountain, à Queensbury, dans l'État de New York, non loin de la frontière canadienne. Ma mère étant monitrice de ski, elle allait travailler et me confiait à la garderie de la montagne. C'était facile de skier quand la montagne était à sept minutes en voiture de chez moi et qu'elle était ouverte jusqu'à 22h tous les soirs. Je n'ai jamais manqué l'école pour skier et j'ai probablement skié plus la nuit que le jour pendant toute la durée de mon secondaire.

 

Tu t’es blessée en début de saison - parle-nous du processus de guérison. Comment ça se passe ?

Je me suis déchiré le ligament croisé antérieur en juillet 2022 pendant le camp Party Beach, devant les enfants. J'ai sauté de notre «chute de falaise» en déséquilibre dans les airs, retombant sur ma jambe gauche en premier et boum... ma vie s'écroule, semblait-il.

Je n'avais jamais été blessée de la sorte auparavant et je ne savais pas ce qui m'attendait ni à quel point le temps de guérison était interminable. J'ai été opérée en septembre et j'ai toujours pensé qu'en février, je serais de retour sur la neige. Cependant, je n'avais pas réalisée que le simple fait de pouvoir retourner sur la neige ne signifiait en rien ce que l'on ressentirait ou à quel point la jambe gauche continuerait d'être faible. J'ai skié, mais ce n'est évidemment pas la même chose. Je travaille très dur en kinésithérapie et à la salle de sport avec un entraîneur pour revenir en force et guérir correctement. Cela a été très dur d'être blessée et encore plus dur d'être blessée dans une nouvelle ville, dans un nouvel environnement, ce qui a changé toute ma vie et l'a bouleversée. J'avais une image bien différente de ce que seraient les choses en quittant Salt Lake, mais j'essaie simplement de prendre chaque jour à la fois et de faire avec, en m'adaptant au changement comme un canard à l'eau, comme le sport du ski de compétition me l'a appris.

 

En parlant de course, décris ce que tu as ressenti en tant qu'entraîneuse aux Jeux olympiques. 

Entrer dans le village olympique et sur les sites olympiques a été un véritable coup de foudre. J'ai tellement de gratitude. Ce n'est pas quelque chose dont j'ai toujours rêvé ou que j'ai toujours pensé être une réalité pour moi en tant qu'athlète, mais c'est vraiment incroyable ce que l'entraînement m'a apporté. Je crois que mon éthique de travail, mon style d'entraînement, ma personnalité et les liens que j'ai tissés m'ont permis d'arriver là où je suis aujourd'hui. Ces expériences m'ont profondément marqué. Être témoin du professionnalisme au plus haut niveau est quelque chose que je n'oublierai jamais et que je continuerai de transmettre aux skieurs que j'entraîne. 

 

Entraînes-tu toujours Sarah Schleper ?

J'espère continuer à travailler avec Sarah et l'équipe du Mexique. Malheureusement, j'ai manqué les Championnats du monde de ski alpin 2023 cette année, car Sarah ne s'est pas qualifiée pour le Super G à cause d'un problème de dernière minute. Nous sommes toujours en train de discuter et d'élaborer des plans, donc notre relation ne changera pas. Par contre, une chose que j'ai apprise au fil des ans et plus récemment, c'est le vieux proverbe «L'homme fait des plans et Dieu rit». Lorsque j'ai quitté Salt Lake, j'ai également quitté mon emploi à la Rowmark Ski Academy, où j'étais entraîneuse depuis 7 ans. C'était un grand changement, mais j'ai fait le choix conscient de partir. Je voulais changer les choses et m'ouvrir à d'autres opportunités de skier pour moi et de représenter les marques qui m'ont soutenu comme Orage.

Comment jongles-tu entre l'entraînement et le freeride ?

C'est une question qui m'a toujours poussée à faire des efforts. J'ai toujours été attirée par l'idée de rendre la pareille et d'entraîner. Je pense que l'entraînement me donne un but et je veux vraiment voir mes athlètes ou mes élèves s'améliorer. Les voir vivre leur «moment de vérité» est très valorisant pour moi. Cependant, j'aime la photographie et j'aime skier pour moi, bien sûr. Je me lève tôt les jours de congés pour aller à la montagne et faire mes virages. C'était facile au Utah. Maintenant que je suis dans la Gorge, nous verrons bien. J'espère voyager plus souvent pour skier pour moi et pour des projets. 

 

Quelle a été ta meilleure sortie sur la neige cette saison ?

Le meilleur jour sur la neige cette saison a été le jour de mon retour. C'était en Suisse, quelques jours avant le début du camp. J'ai décidé de faire une petite marche de désintoxication à travers les fermes, le long de la piste de luge, jusqu'à une auberge au milieu de la montagne qui servait du chocolat chaud et du rhum pour me motiver. Le fait d'enclencher ma fixation était vraiment effrayant pour moi, car j'ai des souvenirs visuels et des sensations de nausées ancrées dans mon âme depuis le jour où je me suis blessée et à quel point c'était dégoûtant et atroce d'essayer d'enclencher à nouveau ma fixation après ma chute. Alors, c'était un gros problème. J'ai séparé mes peaux, retourné mes fixations et cliqué. Alors que je glissais sur la piste relativement plate, j'étais aux anges. J'étais vraiment heureuse. Un sentiment que je n'avais pas ressenti depuis longtemps. J'ai dû me pincer lorsque mes premiers virages ont été effectués sous l'Eiger, avec la vue sur une ville digne d'une carte postale, qui attendait mon arrivée. Ce voyage était magique.

Que signifie le ski pour toi ?

Le ski a toujours été synonyme de liberté pour moi. Je pense que c'est la raison pour laquelle Marcus et moi avons créé Party Beach. Même dans le monde rigide du ski de compétition, je me suis toujours amusée. La joie que je ressens en glissant sur la neige d'une belle montagne est la meilleure sensation au monde. J'y reviendrai toujours. Je suis tellement reconnaissante d'être capable de ressentir ce sentiment-là. Et tout ça revient à ma mère, qui m'a donné ce plaisir alors que je n'étais encore qu'une enfant. 

 

Qu’est-ce que le futur réserve pour Lyndsay Strange ?

L'avenir, c'est sans aucun doute plus de ski dans des endroits extraordinaires et transmettre de la joie à ceux qui m'entourent. Si je peux faire ça, je serai heureuse. 

 

Quelles sont tes pièces préférées chez Orage ?

J'adore les couleurs de cette saison. Les couleurs marron caramel et lavande sont tout simplement (bruit de baiser) bellissima, ou devrais-je dire, très belle. Le bib MTN-X Cliff est un incontournable, sans l'ombre d'un doute. Ils s'adaptent parfaitement et tombent au bon endroit grâce au matériau extensible et à la poche sur le devant. Je suis également très contente d'avoir la coquille légère Alpina qui est très pratique à emporter en backcountry. Lors d'une journée en station, je la superpose avec mon parka en duvet Whitecap qui est si douillet qu'il m'a permis de passer à travers les journées froides en Suisse cette année.

Que préfères-tu nos collections de vêtements d’extérieur et de superpositions cette saison ?

J'aime les couleurs et la possibilité de les mélanger et de les assortir. J'ai toujours aimé le style de la marque et c'est la raison pour laquelle j'ai gravité vers Orage il y a des années. Je me souviens d'avoir enfilé l'une de ses vestes et d'avoir eu l'impression qu'elle était faite sur mesure pour moi, avec une coupe parfaite au niveau des épaules et des bras en particulier. J'apprécie vraiment le style et la fonction de mes vêtements Orage. Il est très important pour moi d'avoir l'air mignonne tout en restant au chaud et au sec. J'ai trouvé cet équilibre avec Orage.